Au grand soulagement des ménages concernés, le président de la métropole du Grand-Paris a annoncé ce mercredi un report de la mesure qui devait prendre effet dès le printemps 2023. En effet, les propriétaires de véhicules Crit’Air 3 pourront finalement profiter d’un sursis de 2 années supplémentaires avant l’interdiction de circuler en zone de faibles émissions.
L’interdiction de circuler à bord d’un véhicule classé Crit’Air 3 reportée à 2024
À l’intérieur du périmètre de l’A86, les Parisiens ont pris l’habitude de circuler en étant munis de leur vignette Crit’Air. Apparu dans de multiples métropoles françaises, cet autocollant renseigne en un clin d’œil les autorités policières du caractère polluant du véhicule sur lequel il est apposé. Lorsqu’un pic de pollution survient, la ville concernée peut ainsi décider aisément d’interdire à certains types d’automobiles de circuler.
Car certains véhicules ont tendance, lorsqu’ils circulent, à émettre plus de gaz nocifs que d’autres. C’est notamment le cas des diesels immatriculés avant 2011 et des essences acquis avant 2006 par leurs propriétaires. Classés Crit’Air 3, ils sont aujourd’hui au cœur de tous les débats.
Le calendrier des vignettes Crit’Air une fois de plus chamboulé
Car initialement, les véhicules jugés trop polluants classés Crit’Air 3 étaient voués à disparaître dans la métropole du Grand-Paris. Dès septembre 2023, les propriétaires de ce type d’engins qui circulent en ZFE devaient avoir troqué leur mode de transport pour une alternative plus écologique. Cependant, le président de la ville a annoncé ce mercredi un report de la mesure.
Si les ménages les plus modestes sont soulagés, la mairie de Paris n’est pas du même avis. Pionnière dans la mise en œuvre des mesures propres aux zones de faibles émissions, elle déplore que le calendrier ne soit, une fois de plus, pas respecté.
La disparition des Crit’Air 3 prévue après les Jeux-Olympiques
Finalement, la date retenue pour interdire à la circulation les véhicules classés Crit’Air 3 est septembre 2024. Après les Jeux-Olympiques prévus dans la capitale, les automobilistes concernés devront avoir anticipé cette nouvelle règle et circuler désormais au volant de voitures munies d’une vignette Crit’Air 0,1 ou 2.
Ce chamboulement dans le calendrier prévu est d’ailleurs en partie dû au fait que 12 millions de personnes sont directement concernées par la mesure. Les habitants de la région seraient même 5 millions à vivre au sein de la zone de faibles émissions. Pour prendre en compte les dépenses auxquelles ces ménages doivent faire face pour s’équiper autrement, ce délai supplémentaire est primordial.
Le déploiement de caméras de verbalisations prévu en 2024
Car dès 2024, les automobilistes qui circulent à bord d’un véhicule polluant ne pourront plus compter sur la chance ni sur l’absence de contrôles policiers pour échapper à leur contravention. Pour lutter contre ce type de fraude, l’État compte déployer dans chaque ZFE des caméras de verbalisation. Situées dans des endroits stratégiques, celles-ci seront capables de déceler les voitures et utilitaires interdits à la circulation.
Rappelons que circuler en ZFE à bord d’un véhicule classé Crit’Air 3 expose le propriétaire à une amende de 68 €.
De nouvelles aides à l’acquisition de véhicules propres
Toujours dans une optique de protection du pouvoir d’achat des foyers les plus modestes, le gouvernement envisage le déploiement de nouvelles aides à l’acquisition de véhicules dits « propres ». Pour inciter à l’achat de voitures électriques, la prime à la conversion sera renforcée à hauteur de 1000 €, tandis que le bonus écologique pourra atteindre 7000 €.
Aussi, dès janvier 2023, un prêt à taux zéro sera proposé par les métropoles les plus impactées par une mauvaise qualité de l’air, ce qui est le cas au sein du Grand-Paris. Rappelons qu’environ 38 % des foyers modestes disposent d’un véhicule classé Crit’Air 4 ou 5 contre 10 % des ménages plus aisés.
Calendrier des interdictions de circuler en ZFE
La vignette Crit’Air 3 n’est pas la seule à avoir vu son emploi du temps être bousculé. En effet, les autres interdictions qui concernent cette fois les macarons 4 et 5 sont aussi reportées. Dès janvier 2024, les véhicules classés Crit’Air 4 seront bannis des zones de faibles émissions tandis que début 2023, les Crit’Air 5 déserteront les routes concernées.